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Les élections régionales, plus mal aimées que les européennes ?

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Un sondage IFOP de cette semaine indique que seuls 54 % des Français se déclarent sûrs de se rendre aux urnes pour les élections régionales. Un tel taux, s’il se vérifiait les 14 et 21 mars, ferait de ces élections régionales de 2010 les plus boudées des citoyens français depuis celles de 1998, où l’abstention avait atteint 42 %. C’est tout de même plus que les élections européennes, où seul 4 électeurs sur 10 se sont exprimés. Les raisons expliquant cette faible mobilisation des électeurs sont connues : sentiment de défiance à l’égard de l’institution ou du pouvoir en place, impression que le vote ne changera rien… auxquels s’ajoute l’invisibilité (médiatique) des personnes qui nous gouvernent. C’est le cas des députés européens, mais également des conseillers régionaux, et même des Présidents de région ! Dans le Nord-Pas-de-Calais, où je voterai, seules 8 % des personnes sondées par l’institut LH2 connaissent Daniel Percheron.

Une conversation téléphonique avec ma grand-mère m’informait que, par exemple, ses amies ne voteraient pas aux élections régionales, car de toute manière, cela ne servait à rien. C’est une chose, et en tant que citoyen actif, je le regrette. Mais ne pas chercher à comprendre me paraît d’autant moins excusable que ce ne sont pas les informations qui manquent, ne serait-ce que sur la toile, même si ce n’est pas toujours très pédagogique ou user-friendly pour le commun des mortels (sur le site du Conseil Nord-Pas-de-Calais).

Pour se renseigner, on pourrait compter sur les médias… si eux-mêmes exerçaient leur devoir d’information au lieu de succomber aux sirènes du divertissement et de l’audience facile. Alors il y a certes les débats sur la réforme nécessaire des retraites (lire à ce sujet un article de Déchiffrages, le blog de Jean-François Couvrat) ou l’affaire Total. Mais le débat, s’il est politique, reste somme toute assez national. Tout comme les élections européennes, d’ailleurs ; elles restent des élections intermédiaires, qui servent de thermomètre pour le pouvoir en place, de sanction pour l’opposition.

Mais ces élections régionales sont sans doute pire que les précédentes élections européennes. Elles traduisent la politique dans ce qu’elle a de pire : la compétition, bien sûr, mais aussi la petite politique, la polémique, les attaques sous la ceinture. Et c’est tout ce que l’on retient : Georges Frêche, Ali Soumaré, Marie-Luce Penchard, Malgorn… Mais aussi les hamburgers hallal de Roubaix (ici ou ici), comme l’on retient aujourd’hui la désinvolture de Rachida Dati, le clash entre Daniel Cohn-Bendit et François Bayrou, la vaine polémique sur le vin rosé. Est-ce ainsi que l’on informe les citoyens sur les enjeux d’une élection ?

Alors certes, il y a eu un débat diffusé par France 3… le dimanche soir à 23 heures ! Si l’on veut se renseigner sur les élections régionales, il nous reste, heureusement, la presse quotidienne régionale et les dossiers thématiques de certains sites de grands quotidiens ou de pure players. Ou encore les conférences et débats organisées par les associations citoyennes, voire par les municipalités. Mais pour en avoir animer certaines, je vois bien que ce sont les militants ou les personnes déjà très intéressées qui y assiste.

Et cela ne risque pas d’aller en s’améliorant : la suppression des cours d’histoire en terminale ou de certains thèmes du programme d’économie est un signe inquiétant de renonciation à la formation citoyenne des adolescents, les futurs citoyens de demain. Sans compter les cours d’éducation civique qui sont remplacés par les cours d’histoire ou de géographie car « il faut bien finir le programme »…


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